Illusions perdues
Colloque sur Illusions perdues Salle Louis Liard 17, rue de la Sorbonne 75005-Paris Lundi 1er et mardi 2 d�cembre 2003 Les enegistrements sont �coutables et enregistrables sur le site : http://www.cavi.univ-paris3.fr/phalese/Agreg2004/Balzac.htm |
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En revenant � Balzac, apr�s une (trop ?) longue absence, le programme d'Agr�gation 2004 invite le peuple des dix-neuvi�mistes, qu'ils soient �tudiants, enseignants, critiques ou simplement curieux, � l'op�ration qu'on appelle, en style rugbystique, une r�vision des fondamentaux. Retour salutaire � l'�uvre qui demeure la source, l'origine, le mod�le jamais d�pass� du roman moderne fran�ais. Balzac le fondateur, Balzac le patron, sans lequel ni Flaubert, ni Baudelaire (le Baudelaire du Spleen de Paris), ni Zola, ni Proust, ni tant d'autres �pigones avou�s ou clandestins d'un cr�ateur g�nial et multiforme, ne seraient vraiment ce qu'ils sont. Il s'agit ici d'Illusions perdues. C'est-�-dire de ce lieu central, c�ur, sommet, carrefour, comme l'on voudra, de l'immense syst�me balzacien (toutes les images se rejoignent et se valent). Aucun autre roman, dans La Com�die humaine, ne peut pr�tendre � une telle richesse, � une telle complexit�. Pas m�me Splendeurs et mis�res des courtisanes, malgr� ses rhizomes labyrinthiques et ses sulfureuses s�ductions de roman noir. Le lecteur pourra pr�f�rer telle sc�ne de la vie intime, telle �tude de femme, telle exploration des envers sociaux, telle plong�e dans l'enfer des passions ou des perversions, telle m�ditation fantastique sur la peinture, la musique, la m�taphysique : le corpus balzacien est in�puisable. Mais on ne trouvera jamais, mieux que dans Illusions perdues, cet effort encyclop�dique, cette tension vers le roman total, dans lequel viennent se rejoindre l'expos� d'un savoir arch�ologique et technique, le tableau d'une soci�t� complexe saisie dans son d�tail comme dans son mouvement g�n�ral, l'�tude psychologique et morale de figures individuelles et l'histoire collective d'une g�n�ration (ce que Balzac, dans la pr�face des Souffrances de l'inventeur, appelle " l'histoire tragique de la jeunesse depuis trente ans "), une r�flexion sur le sens g�n�ral d'une �poque plac�e sous le signe de la perte et de la d�ception, une conception enfin de la litt�rature, en m�me temps qu'une m�thode de cr�ation romanesque.
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